Après notre séjour dans le parc de Tayrona, nous avons mis le cap à l’ouest en direction de l’archipel San Bernardo et plus particulièrement de l’île Múcura. Si les îles de l’archipel du Rosaire sont les plus réputées, de part leur accès facile depuis Carthagène des Indes, l’archipel San Bernardo est encore authentique, préservé du tourisme de masse. Et même si, comme moi, la mer n’est pas votre dada, il est impossible de rester de marbre devant la beauté de ces paysages. Retour sur quarante-huit heures dans un petit coin de paradis.
Lorsque nous arrivons à Tolú, une petite station balnéaire, point de départ pour les îles de l’archipel San Bernardo, il est une heure du matin. Le bus nous dépose près d’une station essence quasi-déserte. Un homme dort allongé sur un banc tandis que deux vélo-taxis se jettent sur nous pour nous conduire jusqu’à notre guesthouse. On monte à bord de leurs vélos ornés de guirlandes de papier et colorés. Les vélos-taxis, c’est le truc “local” à faire à Tolú et que vous ne trouverez dans aucune autre ville de Colombie ! Tradition oblige, chaque propriétaire se doit de décorer son vélo. C’est aussi le trajet qui m’aura coûté le plus cher de tout mon voyage mais il est une heure du matin et je n’ai pas envie d’errer dans les rues en suivant Google Maps… #flemme
Au petit matin, réveillée un peu avant l’heure, je me glisse dans la salle de bain, ravie d’avoir enfin un peu d’intimité. Depuis le début de notre road-trip, le confort est plutôt sommaire : eau froide, filet d’eau, salle de bain partagée ou douche accessible à quelques heures de la journée. Malgré l’eau froide, je profite de ce petit instant de tranquillité. Très vite, on remballe nos sacs et on se remet en route à la recherche d’un bateau qui assurera notre transport jusqu’à l’archipel San Bernardo. On déniche une compagnie en un rien de temps. Le long du port ou « muelle turístico », les compagnies sont alignées en rang d’oignons. Le trajet nous coûte 35000 COP par personne. Le départ se fait à huit heures trente tapantes ce qui nous laisse largement le temps pour déjeuner dans un café improvisé face à la mer. Notre petit-déjeuner se compose de riz et d’oeufs brouillés.
On s’installe dans le bateau dix-neuf places à côté de trois québécoises. Elles arrivent tout droit de la Sierra Nevada de Santa Marta où elles ont randonné pendant quatre jours en direction de la Ciudad Perdida, une ancienne cité fondée en 800 après J.C. Múcura, c’est la partie luxe, sea and sun de leur petite semaine de vacances. Celia se tourne vers moi en secouant la tête : « Jamais nous n’irons vivre au Canada. Deux semaines de congés, t’imagines ? » Dans ce bateau qui nous conduit tambour battant vers l’archipel San Bernardo se trouvent aussi deux françaises d’une quarantaine d’années, arrivant tout droit de Carthagène. On en profite pour leur soutirer quelques conseils puisque la perle des Caraïbes est l’ultime étape de notre road-trip.
Le trajet jusqu’à Múcura dure une heure et demi. Il comprend un stop obligatoire – un véritable hold-up – de 20 minutes sur El Islote, l’île la plus densément peuplée au monde. Lorsqu’on nous débarque, les consignes sont claires : soit on paie pour visiter l’île et son aquarium soit on patiente vingt minutes sur le minuscule ponton servant de port d’amarrage. Celia s’insurge : « no way, je refuse qu’on me force la main ! » Trop une rebelle ma meuf ! On décide de patienter et d’attendre le reste du groupe, peu motivées par cette histoire d’aquarium. Deux enfants me dépassent muni d’un fil de fer auquel un hameçon se balancent. Ils font de grands gestes dans ma direction : « Anguila ! Anguila ! » On les suit pour se poser sur le bord du petit port et les regarder plonger et pêcher au filet. Les maisons sont faites de bric et de broc, les filets de pêche reprisés. L’eau a beau être translucide, ici, des bouteilles en plastique flottent à la surface. C’est un crève coeur de voir cet environnement pollué. Dans une piscine improvisée, deux tortues tournent en rond, slalomant entre deux requins à la peau noire et quelques emballages plastiques. Au retour du groupe, on remonte dans le bateau. Celia me file un coup de coude pour attirer mon attention. L’homme ayant dirigé la visite guidée du village remet sans aucune discrétion une partie de l’argent reçu au capitaine de notre bateau…
Et puis survint au loin l’île de Múcura : petite, bordée de sable blanc, une végétation de mangrove, des bancs de coquillages jonchant une plage ponctuée de table de pique-nique en bois coloré et entourée de la plus belle eau jamais vu de mes yeux vus. Je me mettrai volontiers à faire la danse de la loutre – une danse spéciale qui me permet d’exprimer mon contentement en remuant des épaules comme une loutre se frottant contre un rocher – mais j’essaie de me tenir en société ! Lorsqu’on saute sur le ponton, nos gros sacs sur le dos, une femme nous aborde nous proposant de nous conduire jusqu’à l’Hostal Isla Múcura, une auberge de jeunesse dont j’ai déniché l’adresse sur Google. Elle parle à voix basse comme si elle était la détentrice d’un secret et mange ses mots. La comprendre nous demande un gros effort de concentration surtout que… Célia et moi ne comprenons pas la même chose. #loseuses
Après avoir suivi un chemin de terre serpentant entre les palmiers, nous débouchons à l’extrémité de l’île sur l’Hostal Isla Múcura. L’auberge dispose d’un vaste terrain face à la mer et propose des cabanes individuelles, des emplacements pour planter une tente et des hamacs. Pour 35000 COP par personne, nous optons pour une nuit en hamac. Le goût de l’aventure, tout ça, ça… Une fois débarrassées de nos sacs, on fait le tour de l’île, chose pas très compliquée, en quinze minutes c’est plié. Nos pas nous ramènent sur la plage ponctuée de tables colorées et de parasols à l’effigie de la marque de bière Club Colombia. Un peu plus loin, des colombiens s’occupent d’un barbecue sur lequel grillent langoustines, poissons et bananes plantains. Je me débarrasse de mon short en jeans et de mon débardeur sans plus attendre pour rentrer dans l’eau translucide. De minuscules poissons viennent me mordiller les orteils façon fish pédicure…. Beurk !
MES CONSEILS POUR UN VOYAGE DANS L’ARCHIPEL SAN BERNARDO ET SUR L’ÎLE MUCURA
Comment se rendre sur l’île de Múcura ?
Est-il possible de faire l’aller-retour sur une journée ?
Où dormir sur l’île de Múcura ?
Quels sont les hébergements les moins chers ?
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15 comments
Merci pour la dose d’évasion ! Tes photos sont superbes & donnent vachement envie, bien que je ne m’étais jamais (trop) penchée sur la Colombie 🙂
Bonjour Amélie, merci pour ton message 🙂 Moi aussi, pour un premier séjour, j’aurais plutôt opté pour le Pérou. Mais finalement, j’ai tellement d’amis de cercles différents qui m’ont dit : “vas-y, c’est trop génial” que j’ai craqué et je ne le regrette vraiment pas ! De plus comme la destination est encore peu touristique, c’est très agréable, ça a un côté vraiment charmant. Bonne journée
C’est vraiment paradisiaque!
Bonjour Anne, merci pour ton commentaire 🙂 Mes photos ne rendent pas hommage à l’endroit. C’est encore plus beau en vrai !
Tes photos sont magnifiques!! Un véritable coin de paradis… et les couleurs du ciel! Incroyables!
Par contre dommage pour la pollution et la corruption…
Bonjour Camille ! Cet endroit était un vrai petit paradis et pourtant, le balnéaire, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé mais là, j’ai adoré. Pour le côté très touristique, je ne pense pas qu’on puisse parler de corruption… C’est quelques choses qui se fait aussi dans des capitales européennes ou des villes touristiques. J’avais vu le même système à Vienne : pour remplir les salles de spectacle proposant de la musique classique ou encore des démonstrations de valse, les organismes n’hésitent à proposer aux accompagnateurs de groupes de tourisme des commissions (certes sous le manteau). :/ Et ce n’est pas pire qu’au Maroc où pour le moindre renseignement demandé, une personne ne va pas hésiter à te demander de l’argent pour “service donné”… Enfin, c’est un vaste débat mais je range un peu tout ça dans le même sac.
Magnifiques paysages !
Tellement attristée par la pollution et après ils font tout ce qu’ils peuvent pour se faire de l’argent par rapport aux touristes…
En tout cas merci de nous avoir emmené avec vous *o*
K. xoxo
Bonjour Kallyane, merci pour ton commentaire. Je pense qu’avec l’ouverture de la Colombie au tourisme, il va y avoir un gros travail de la part du gouvernement colombien pour préserver la diversité et la richesse naturelle du pays. A voir l’évolution d’ici quelques années 🙂
C’est vraiment splendide ! 🙂
Comme quoi le paradis parfait n’existe pas vu la corruption et la pollution :s
Hello,
Je viens de terminer un volontariat dans une auberge qui vient d’ouvrir à quelques brasses de Mùcura que je recommanderais chaudement également : Isla Roots Hostel.
Le lieu a ouvert il y a seulement quelques mois et après deux mois à parcourir la Colombie c’est un des endroits les plus authentiques que j’ai visité. Après quelques heures passées là bas vous ferez rapidement partie de la famille et ne souhaiterez plus quitter cette île privée où tout le monde se donne à fond pour les invités; je parle en connaissance de cause en tant que volontaire. 🙂
Par ailleurs nous travaillons avec les habitants de l’Islote Santa Cruz pour les impliquer dans le tourisme de manière responsable et j’allais tous les jours donner des cours aux enfants. Avec un peu de chance vous arriverez un dimanche pour le tournoi de foot hebdomadaire avec les enfants de l’Islote !
N’hésitez pas à aller y faire un tour ! http://www.islaroots.com
Bonjour,Je compte faire le même trajet que vous comment avez vous fait pour relier Santa Marat a tolu.
Il se dit qu’il existe 6 liaisons quotidiennes en bus mais je ne trouve pas plus d’infos.
J’ai vraiment hâte d’y aller
Merci
Christophe
Bonjour Christophe,
On a pris un bus en fin de journée pour Tolu où nous sommes arrivées vers minuit. Nous n’avons rien réservé à l’avance aussi on était assez flexibles sur les horaires des liaisons. Nous n’avons eu aucun souci en réservant nos trajets de bus au dernier moment.
Bonne journée
Bonjour laurélen,
Merci pour ta réponse, tu me confirmes donc qu’il y a bien des liaisons directs, c’est super, j’avais une crainte de devoir passer par carthagene ou baranquilla.
De même je n’ai pas forcément de programme établi et j’aviserai une fois sur place.
Super blog.
Bonjour Christophe,
Le bus a fait un stop de 15 minutes à Barranquilla mais nous n’avons pas eu à changer de connexion.
Bonne journée,
Laurelen
Bonjour,
Peux tu me dire avec qu’elle appareil photo prends tu de si belles photos !
j’admire ton blog 🙂