Aujourd’hui, nous mettons le cap sur le détroit de Gibraltar ! Je vous emmène à la découverte de Tanger pour un article qui sent bon l’été. Tout d’abord, il faut que je vous avoue une chose. Tanger est la ville que j’ai préféré au Maroc – hormis la fois où au détour d’une rue, un homme sorti de nulle part a pointé ses doigts en direction de Celia, simulant le coup d’une arme à feu… Ça, c’était la partie creepy de notre séjour. Du souk du Grand Socco à la ville nouvelle, j’ai découvert une ville moderne et envoûtante, à la croisée des chemins entre Europe et Afrique, entre océan Atlantique et mer Méditerranée. Mais Tanger, c’est aussi une ville où fourmillent mythes et légendes. Comment ne pas penser aux mystères dont recèle la grotte d’Hercule ou au célèbre Café El Hafa où se retrouvaient autrefois les artistes de la Beat Generation ? Venez, on s’en va passer, vous et moi, un dernier été à Tanger.
Les essentiels pour organiser son voyage à Tanger
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PREMIER MATIN A TANGER : SUR LA TERRASSE DU DAR NOUR
Dar Nour, 20, Rue Gourna, la Kasbah, Tanger 90000, Maroc
Samedi matin, huit heures et des brouettes… Nous déjeunons tranquillement installées sur la terrasse du Dar Nour, la maison d’hôtes où nous avons posé nos valises pour nos derniers jours au Maroc. La nuit a été de courte durée… Réveillées à cinq heures par l’appel à la prière et un « Allah Akbar » tonitruant émis par les haut-parleurs de la mosquée voisine. Cimer Albert…
Le Dar Nour est une maison d’hôtes typiquement marocaine, tenues par trois français dont l’un ressemble à s’y méprendre à Benjamin Biolay. Les pièces sont imbriquées et forment un véritable labyrinthe. Meubles chinés de-ci, de-là, sculptures en bois d’ébène, coupures de presse, objets issus de l’artisanat marocain… Le Dar Nour est un petit bijou. Mais ce qui vaut vraiment vraiment vraiment – est-ce que j’ai déjà dit “vraiment” ? – le coup, c’est sa terrasse avec vue sur la baie de Tanger, la médina et les jardins de la Mendoubia.
Les murs de la terrasse sont d’un blanc quasi-immaculé, le soleil qui s’y reflète m’éblouit. Au loin, ses rayons miroitent à la surface de l’eau tandis que dans mon dos, la médina semble s’étendre à l’infini. Sur les toits des maisons, le linge sèche en plein soleil, étendu sur des fils de fortune. Les antennes et paraboles poussent comme des champignons tandis que palmiers et cactus semblent être la seule végétation capable de résister à la chaleur ambiante.
DETROIT DE GIBRALTAR : LE CAP SPARTEL & LES GROTTES D’HERCULE
Chauffeur de taxi – « Pour la Grotte d’Hercule et le Cap Spartel, c’est 300 Dirhams. »
Celia et moi échangeons un regard : “Warning ! Ce chauffeur de taxi tente de nous avoir”. En voyageuses aguerries – bon, ok, on a écumé le forum du Routard la veille – nous savons qu’un aller-retour pour découvrir la côte coûte 200 Dirhams. On passe notre chemin. Les taxis stationnent à quelques mètres seulement de la place du 9 Avril, appelée aussi Place du Grand Socco. Nous passons de l’un à l’autre, à la recherche d’une âme charitable qui ne nous arnaquera pas.
Quelques minutes plus tard, un taxi s’arrête à notre hauteur. On discute, on s’accorde sur un prix et on finit par grimper à l’arrière du véhicule. La voiture est vieillotte. Les sièges en similicuirs sont bouillants à cause du soleil. Pour obtenir un peu d’air, je baisse la fenêtre à l’aide d’une poignée, rangée dans la boîte à gants. Pendant le trajet, notre chauffeur s’improvise guide touristique. Mal à l’aise avec la langue française, nous échangeons dans un anglais plutôt sommaire. Nous passons devant le Palais Royal, traversons des quartiers résidentiels neufs et huppés, longeons des écoles privées ainsi qu’un immense centre équestre. Nous sommes bien loin des ruelles simples et sinueuses de la médina !
Bien vite, nous quittons la ville pour longer la côte. L’océan s’étend à perte de vue. Notre chauffeur de taxi est une bonne pâte. Il me redonne fois en l’humanité – souvenez-vous, j’avais perdu tout espoir à Fès… Il nous conduit dans un premier temps jusqu’au phare du Cap Spartel, perché sur un promontoire face à la mer. C’est Ze Place To Be pour les cars des tour-opérateurs mais voir l’océan me fait un bien fou. Nous reprenons la route jusqu’aux Grottes d’Hercule, des cavernes naturelles creusées dans la falaise. Elles ont la forme du continent africain inversé – si on plisse les yeux et qu’on penche la tête sur le côté. Selon la légende, c’est dans ces grottes qu’Hercule se rendit pour réaliser sons onzième travail : rapporter des pommes d’or gardées par un dragon à cent têtes.
LES LIEUX MYTHIQUES DE TANGER : LE CAFE HAFA
Café Hafa, Marshan, 90000, Tanger, Maroc
Celia – « Deux thés à la menthe, s’il vous plait. »
Petit état des lieux de ma consommation de thé à la menthe : il s’agit là de mon vingt-cinquième verre. Une vraie droguée ! Le thé est servi chaud, fumant, dans une théière argentée ou dans de petits verres décorés. L’odeur qu’il dégage est à tomber par terre. Nous sommes installées à la terrasse du Café El Hafa, sur les hauteurs de Tanger. Un café mythique qui autrefois accueillait écrivains, musiciens et artistes célèbres. Le Café El Hafa, c’est un enchevêtrement de terrasses étroites, accessibles par plusieurs escaliers, et surplombant la mer. Comme cadre, on n’a pas fait mieux ! La déconnexion est totale. Le vent souffle dans mes oreilles et menace de tout emporter sur son passage. A cause de lui, je ne sens pas le soleil qui commence à rougir ma peau.
Dès notre retour su Cap Spartel, Celia et moi sommes parties à la découverte de Tanger de la place du Petit Socco aux jardins de la Mendoubia, en passant par le marché couvert du Grand Zoco et les ruelles de sa médina. Cette dernière se révèle être tout aussi sinueuse et étroite que ses voisines mais elle est aussi plus propre, plus calme et plus colorée. Les maisons tangerines sont parfois blanches, parfois bleues, tantôt ornées de jaune, tantôt ornées de rose. J’y flâne en toute tranquillité, sans être sans arrêt alpaguée par des commerçants. Je savoure cette liberté retrouvée depuis Chefchaouen. Un peu partout dans la ville, on ressent une forte influence européenne. Elle se retrouve dans les devantures colorées des maisons qui me rappellent le sud de l’Espagne, dans ce vieux théâtre au style Art Nouveau ou encore dans les façades des cafés du Petit Socco.
En fin d’après-midi, nous longeons la Corniche, une longue étendue de sable blanc qui borde la ville nouvelle. La plage est en travaux. Bientôt des boutiques neuves et modernes viendront dynamiser le bord de mer et s’ajouter aux infrastructures déjà présentes pour faire de Tanger une destination balnéaire plus populaire. Nous nous installons sur la plage pour profiter d’un moment de calme. A quelques mètres de nous, des jeunes hommes se mettent à disputer une partie de foot. Dans l’eau, des jeunes femmes se baignent vêtues de leggings noirs et de longues tuniques tandis que deux chevaux montés par de jeunes cavaliers traversent la plage au galop.
LE CINEMA ART DECO DU GRAND SOCCO
Cinémathèque de Tanger, Place du 9 Avril 1947, Médina, Tanger
Il est presque dix-huit heures. Nous sommes assises sur des chaises de jardins blanches en fer forgé, installées devant la Cinémathèque Art Déco de Tanger, place du 9 Avril. Devant nous, sur la table étroite, blanche et quelques peu rouillée, une boîte en carton contient notre butin du jour : un tas de pâtisseries marocaines dégoulinantes de miel. A côté, une légère fumée se dégage de mon vingt-sixième thè à la menthe. Nous attendons le début de notre séance de cinéma. En matière de ciné, Célia et moi avons des goûts plutôt différents. Elle aime les films français au rythme lent, aux histoires torturées et personnages qui se flagellent, j’aime les blockbusters et les films historiques. Là, on prend un risque. Nous allons voir “Agadir Express”, un film marocain racontant l’histoire d’Aziz, un jeune photographe pourchassé par trois frères voulant venger leur sœur. Il rencontre Daoui, un retraité à la recherche de reconnaissance. Le film raconte leur rencontre et leur périple.
Mauvais acteurs, mauvais scenario, mauvais cadrage… En sortant de la salle, j’ai l’impression d’avoir perdu deux heures de ma vie ! La nuit est tombée sur Tanger. On flâne une dernière fois à travers la médina. Depuis les remparts, des sonorités jazz nous parviennent. Elles émanent du festival organisé ce week-end-là. Il fait encore chaud, la foule a envahi les rues. Le retour à Paris est programmé pour le lendemain.
C’est ainsi que s’achève le récit de ce road-trip d’une semaine au Maroc de Marrakech à Tanger. Un voyage dépaysant au possible, et pein de péripéties, pas toujours très bonnes. Mais c’est ce qui fait le charme d’un voyage, n’est-ce pas ? Durant ce séjour, j’ai néanmoins découvert des villes somptueuses comme Chefchaouen et d’autres où il fait bon vivre comme Tanger. Je me souviendrais toujours de la somptueuse médersa Ben Youssef de Marrakech, le premier lieu historique et culturel que j’ai découvert, de l’ambiance animée des souks, des msemlens fourrées à la Vache qui rit et de la quiétude offerte par les riads, de petits havres de paix en plein coeur des médinas. On se retrouve très vite pour de nouvelles aventures !
ORGANISER SON VOYAGE A TANGER AU MAROC
Comment se rendre à Tanger ?
Depuis Paris, il est possible de prendre un vol direct pour Tanger avec la compagnie Royal Air Maroc ou encore Ryanair. Le trajet dure 2h30 environ.
Où dormir à Tanger ?
Le Riad Dar Nour possède une petite dizaine de chambres, décorées d’objets chinés de-ci, delà. La guesthouse dispose d’une terrasse avec vue sur la baie.
12 comments
Encore une fois, je me régale à lire le récit vivant de ce périple au Maroc… Certaines anecdotes font écho à mon experience à Marrakech, les bonnes comme les mauvaises (la sollicitation des commerçants, et 2/3 mauvais souvenirs avec les hommes sur place, nous étions aussi deux femmes), et ça donne envie de retourner retrouver les couleurs splendides du Maroc. Et ce the à la menthe… Tu nous le décris si bien qu’on s’y croirait presque !!
J’attends avec impatience la suite de tes avantures japonaises, aussi… Je guette !
Bonjour Céline, merci beaucoup pour ton commentaire ! A chaque fois, ça me touche beaucoup. Quand est-ce que tu pars au Japon ? Si jamais tu as des questions pour l’orga de ton voyage, n’hésite pas 🙂
Notre voyage au Japon s’est terminé il y a 3 semaines… Et j’en rêve encore la nuit!
On a adoré certaines villes, d’autres un peu moins (Kyoto par exemple, qu’on n’a sans doute pas appréciée à sa juste valeur), la magie de Momiji était au RDV et ça c’était vraiment chouette.
Ma curiosité est toujours en éveil, et comme tes photos sont toujours très bien choisies, j’ai hâte de les découvrir.
Merci Céline ! J’ai adoré Kyoto pour les Geisha – elles sont tellement mystérieuses, j’étais comme fascinée – et l’ambiance du Fushimi Inari. Je l’ai fait alors qu’il pleuvait des cordes et que la nuit s’apprêtait à tomber, l’ambiance était vraiment mystique !
Un plaisir des yeux!!
Merci Samsha 😀
Wow, cette architecture, ces couleurs, comme ça me fait rêver ! Je sors de ton article des étoiles plein les yeux…
J’ai hâte de découvrir le reste de votre voyage, mon petit doigt me dit qu’il est magnifique.
Oh ces couleurs <3
C'est tellement joli ! 🙂
Merci Adrienne ! Manger a été une découverte inattendue et une vraie surprise ! Je te souhaite une bonne année. A bientôt !
Article bien documenté avec des photos qui donnent envie d’y aller !
le Maroc est un endroits magnifiques pour passer des vacances, La plus belle destination à visiter au moins une fois dans sa vie, un mélange entre la modernité et les traditions.
Bonjour,
nous avons envie d aller à Tager en aout avec nos trois ados?
Qu en penses tu ? l été est agréable ? pas trop chaud? au niveau insécurité?
Merci de ton retour
Marion