Célia, c’est un peu ma “partner in crime”. On s’est rencontrée quatre ans plus tôt au Roller Derby. Elle travaille dans l’informatique, ne tient pas en place et parle avec un fort accent du sud-ouest. Mais sa plus grande passion dans la vie, c’est voyager ! Avec ses amis ou en famille, elle a parcouru le Mexique, la Chine ou l’Inde. L’un de ses plus beaux voyages, c’est un trek de deux semaines dans la vallée du Langtang au Népal avec Terres d’Aventure. Un voyage qu’elle a bien voulu me raconter.
Alors ce trek dans la vallée du Langtang au Népal, c’était comment ?
« Extraordinaire et complètement dépaysant ! Le Népal est une destination qui permet de te couper totalement de ton quotidien. C’était un peu comme une parenthèse dans ma vie. C’était aussi très difficile car marcher toute la journée, c’est se retrouver seule avec soi-même et avec beaucoup de temps pour penser ! Au début, il faut une ou deux journées avant de lâcher prise, afin de mettre de côté ses préoccupations et vraiment se ressourcer. »
Concrètement, un trek, ça se passe comment ?
« On a d’abord atterri et visité Katmandou pendant deux jours puis le trek a vraiment commencé. Le matin, je me réveillais dans un lodge. Le logement était très sommaire. La pièce de vie commune est chauffée par un feu de bois qui brûle en permanence. C’est l’unique source de chaleur de l’habitation. Je dormais dans une pièce adjacente sur des planches de bois sur lesquelles étaient posées de fins matelas.
L’heure du réveil était définie en fonction de l’étape du jour. Plus le sommet était loin, plus on se levait tôt.
« Il n’y a pas de douches dans les lodges. Quand il y en a, la plupart du temps, tu dois payer pour avoir un peu d’eau chauffée au bois ou par des panneaux solaires. Sinon c’était de l’eau glaciale ! Aussi on se levait, on déjeunait, on rangeait nos affaires dans nos sacs à dos puis on les confiait à des porteurs et on prenait la route. On ne perdait pas de temps à s’apprêter. »
Tu voyageais en groupe organisé avec Terres d’Aventure. Qui vous encadrait ?
« Il y a d’abord le guide. Tout au long de notre voyage, il nous expliquait les us et coutumes de la vallée du Langtang. Il nous parlait de religion, des lieux de culte, de la population, de la pauvreté ou encore de l’alphabétisation dans la région.
Il y avait aussi une équipe pour encadrer le groupe pendant la journée et s’occuper de la logistique et de la cuisine quand nous arrivions dans un nouveau lodge.
Puis venaient les porteurs. Ils étaient six mais ne marchaient pas avec nous. Chaque porteur avait à sa charge deux sacs de voyageurs. Ils partaient plus tôt que nous le matin, allaient à une allure plus rapide et arrivaient bien avant nous à l’étape suivante. Ils portent des chaussures pourries avec lesquelles personnes n’envisageraient de marcher ! L’organisme leur fournit des chaussures de marche mais ils refusent généralement de les porter.
C’est le premier voyage où j’avais recours à un porteur. Ca m’a laissé une impression très étrange. Je m’étais pliée aux 10kg max par personne demandé par Terres d’Aventure mais je n’aurais jamais pu faire les mêmes étapes avec un sac sur le dos.
Il n’y a pas de législation au Népal concernant le portage. La journée, il nous arrivait de croiser des porteurs avec d’énormes charges sur le dos (bouteilles d’eau, bouteilles de gaz, etc. servant au ravitaillement des villages ou des lodges). Souvent ils portent leur propre poids ! »
Un jour, une étape. Comment ta journée se déroulait-elle ?
« Une étape, c’est quatre ou cinq heures de marche par jour. Six heures pour l‘étape la plus longue ! On partait le matin et on arrivait entre 13 et 15h au lodge suivant. On faisait quelques pauses pour se ravitailler.
Une fois arrivés à destination, nous étions livrés à nous-même. On déjeunait, on jouait aux cartes, on lisait, on buvait du thé. Souvent j’allais me promener pour découvrir le lieu, profiter d’un meilleur point de vue, marcher autour du lac de Gosainkund, un lac sacré où les népalais doivent se rendre une fois dans leur vie pour se repentir. »
De quoi étaient faits tes repas ?
« J’ai mangé beaucoup de Dal Bhat, le plat népalais national. C’est du riz et des lentilles agrémentés de légumes bouillis et d’épices qui te déchirent littéralement l’estomac ! Les népalais mangent ça matin, midi et soir ! »
Tu n’as pas trop souffert de l’altitude ?
« Hum… Oui… C’était très difficile, surtout lorsque je marchais. J’étais souvent en difficulté. Au bout de plusieurs jours de trek, je m’étais habituée et j’avais trouvé mon rythme. Mais au début, c’était dur. Les étapes du trek m’ont permis de m’habituer progressivement à l’altitude.
La dernière étape a été la plus difficile. Nous sommes montés à presque 5000 mètres d’altitude ! Au début de cette ultime étape, il fallait traverser un torrent en sautant sur des pierres glacées. Ca glissait à mort et tu pouvais à tout moment tomber dans l’eau ! Puis le dénivelé était très important ce jour-là. Je me sentais en difficulté à cause de l’altitude mais je voulais à tout pris y arriver. Ce jour là, deux des voyageurs qui faisaient partie de notre groupe avaient abandonné. Pas question que ça m’arrive. Je me concentrais au maximum. Je comptais dix pas puis je m’arrêtais. Dix pas puis je soufflais et je repartais.
Je n’ai pas pris de médicament pour gérer l’altitude, contrairement au reste du groupe. Je n’aime pas ça.»
As-tu suivi une préparation physique particulière pour ce trek ?
« Non ! Mais je faisais beaucoup de sport à Paris. D’ailleurs j’appréhendais au moment du départ. Je ne connaissais pas les personnes du groupe, je ne savais pas quel en serait le niveau… »
Côté matériel, où et comment t’es-tu équipée ?
« J’ai acheté des bâtons de marche chez Décathlon. C’était essentiel. J’avais déjà de bonnes chaussures de randonnée. J’ai investi dans un manteau coupe-vent, quelques polaires et des pantalons de trek. Terres d’Aventure nous avait fourni une liste complète avec tout l’équipement nécessaire. J’ai aussi acheté un duvet pour les températures extrêmes jusqu’à -10°c mais en haute altitude, ce n’était pas suffisant. Alors les guides m’ont fourni des couvertures en plus qui généralement servent aux porteurs. Aucun centimètre de ma peau ne dépassait. Sauf mon nez ! Je n’ai jamais eu aussi froid de toute ma vie ! »
Ton ou tes plus beaux souvenirs dans la vallée du Langtang ?
« Mon plus beau souvenir, c’est d’être montée au sommet du Cherko Ri le onzième jour à 4985 mètres d’altitude. Depuis ce point de vue, tu as un panorama impressionnant sur le Tibet et les sommets enneigés aux alentours.
J’ai aimé partager du temps avec les népalais et les porteurs qui accompagnaient le groupe et leur poser des questions sur leur vie ou leur famille. J’ai partagé un alcool chaud, bizarre et très fort avec les porteurs ! Ils m’avaient mis au défi de le boire et pensaient que j’en étais incapable.
Dans les lodges, tu rencontres aussi d’autres voyageurs. J’ai fait la connaissance d’un français voyageait en solo. Il avait des étapes assez similaires à celle de mon groupe. Il voyageait en dépensant le moins possible et en monnayant son aide contre de la nourriture dans les villages. »
Ca t’a donné d’autres envies de voyage ?
« J’ai beaucoup discuté avec les autres membres du groupe. Chacun racontait ses aventures extraordinaires et parlait des pays fantastiques visités. Quand je suis rentrée en France, je n’avais qu’une envie : repartir ! Ca m’a donné envie de faire des voyages dans des endroits reculés où tu n’as ni Wi-Fi, ni Smartphone, ni ordinateur ; tous ces trucs qui te hantent tout le reste de l’année. Le Népal est un pays immense et chaque région est différente d’une autre, j’ai très envie d’y retourner. La région du Langtang a été en partie détruite suite au tremblement de terre de 2014, ça me rend très triste de penser qu’une partie de ce que j’ai vu n’existe plus.»
2 comments
J’étais passée à côté de ce super article ! Tu as bien fait de le ressortir ce matin 🙂
C’est top ce genre d’interview j’adore et alors franchement ça me motive trop parce que nous on prévoit de partir en Avril-Mai 2018 !
J’espère qu’on arrive a l’organiser et surtout à trouver l’argent, mais je crois qu’on s’en donnera les moyens tellement on en a envie 🙂
Est-ce que Célia recommanderai toujours aujourd’hui de partir avec une agence comme Terre d’Aventure, ou est-ce qu’elle irait avec d’autres organismes ?
Bonjour Camille,
Franchement, si tu en as envie, n’hésites pas et lance toi ! C’est vraiment génial de quitter la route et de marcher en étant tout de loin pendant quelques jours !
Pour l’organisation, plusieurs options s’offrent à toi : prendre un TO comme Terre d’Aventure. C’est un peu l’option “facile”, tu t’occupes de rien pour accéder à la vallée dans laquelle tu vas marcher, ensuite tu es prise en main au niveau des nuit, des repas, sacs, heure de réveil. De mon côté j’étais dans un groupe, mais pour plus de liberté il y a option l’option “voyage en individuel”. https://www.terdav.com/ps-nepal/tp-rando-liberte/at-trek/nepl01–vallee-langtang-lacs-gosainkund
Il est aussi possible de prendre des agences locales (Terre d’aventure s’appuie toujours sur des agences dans les pays). Après si tu souhaites faire le trek “best seller” du Nepal : le tour des Annapurnas, je suppose que tu peux même le faire en organisant tout toi même. Tu peux engager guide ou porteur, tu devras leur payer un forfait pour les nuits et la nourriture pour la durée du séjour.
Je vais te fournir en message privé l’adresse email de mon guide de l’époque (ça date de 2013), si tu souhaites lui poser les questions il parle Français et était vraiment très gentil.
Célia